Malgré le contexte économique, l’entreprise commerciale pour laquelle je travaillais avait dégagé un important bénéfice sur l’année fiscale 2011. Pour féliciter le travail de ses collaborateurs, le P.D.G nous avait tous invité à un week-end séminaire à Strasbourg, ville où se trouvait le siège social de l’entreprise. Vivant et travaillant dans le Gard, ce fut avec un peu d’appréhension que je prenais le train pour aller aussi loin dans le Nord de la France, me remémorant, durant le voyage, quelques scènes de « Bienvenue chez les Ch’tis ». Au final, en débarquant en gare de Strasbourg, je pus m’apercevoir que la météo hivernale était presque aussi clémente que dans le Sud.
Après un petit-déjeuner offert dans les locaux du siège social, notre président nous envoya, par équipe de quatre, faire une chasse au trésor dans Strasbourg ; l’objectif était double : renforcer l’esprit d’équipe et nous faire découvrir cette ville si chère au cœur de notre patron. Force vu d’avouer que Strasbourg présentait un charme certain et les strasbourgeois, même si certains sourire devant mon accent, étaient fort sympathiques, accueillants.
La chasse au trésor nous occupa toute la matinée et une bonne moitié de l’après-midi pour nous amener à un grand hôtel-restaurant dans le centre-ville. Mes trois co-équipiers et moi-même étions quelque peu déçus, car nous n’avions pas été assez rapides et nous étions fait rafler le « trésor » juste sous le nez ; mais nous avions bien rigolé, passé une excellente journée et tel était le principal.
La dernière moitié de l’après-midi, nous occupâmes une salle de conférence dans l’hôtel, où notre Vice-Président et notre P.D.G nous présentèrent tous les chiffres de l’année écoulée et la prime que nous allions pouvoir percevoir grâce au bénéfice dégagé. Ensuite, on nous mena aux chambres que nous allions occuper pour la nuit et où se trouvaient déjà nos bagages : juste le temps de nous changer et nous étions attendus dans une des salles du restaurant entièrement privatisée pour nous.
Pour je ne sais trop quelle raison, la soirée avait pour thème le Japon, chose que je ne voyais pas d’un très bon œil, étant très peu friand du poisson cru. En revanche, quand je vis que le thème ne portait pas que sur les plats, mais aussi sur les tenues vestimentaires, je me décontractai un peu : serveurs et serveuses avaient dû se plier aux exigences du client et portaient les kimonos traditionnels japonais, évoluant dans une salle avec plein de paravents et des tables basses où nous allions nous installer. C’était bien la première fois que j’allais dîner dans un restaurant de luxe, assis sur des coussins posés à même le sol et c’est avec beaucoup d’amusement que je pris place à une table avec les trois collègues qui m’avaient accompagné tout au long de la journée.
Nous n’étions assis que depuis quelques minutes, plaisantant et riant à gorge déployée, quand une voix cristalline, derrière moi, nous interrompit.
– Avez-vous choisi votre menu ?
Notre président avait parfaitement organisé les choses : nous avions droit à un apéritif, au vin à volonté et le choix entre trois menus japonais différents. Je me retournai pour parler en premier, et mon sourire se figea subitement ; je crus recevoir comme une décharge électrique face à la geisha qui se tenait à genoux devant moi. Bien que dans cette position, je pouvais voir qu’elle était grande et fine, portant un kimono qui moulait délicieusement les courbes de son corps. Ses cheveux, d’un noir brillant, étaient roulés au-dessus de sa tête, en un chignon maintenu par deux baguettes en bois clair. Ses lèvres, ni trop grandes, ni trop petites, étaient mises en valeur par un très beau rouge et ses yeux…
Au-delà des lignes parfaites de son corps, ce furent ses yeux qui me firent immédiatement un effet incroyable. En forme d’amandes, on aurait dit qu’ils avaient été taillés dans une émeraude de grande qualité, donnant au regard un pouvoir d’attraction auquel peu de personnes devaient pouvoir résister bien longtemps.
– Je vais prendre un menu découverte, bredouillai-je, totalement fasciné par cette apparition divine.
Mon trouble était-il perceptible ? Toujours est-il qu’elle me fixa longuement avec un petit sourire, avant de noter ma commande sur son calepin, puis continua à me jeter des regards furtifs alors qu’elle prenait note des menus de mes collègues. Lorsqu’elle se releva enfin, le kimono s’entrouvrit légèrement, découvrant une jambe jusqu’au-dessus du genou. Je l’observai alors qu’elle partait en direction des cuisines, appréciant à sa juste mesure le fessier qui ondulait sous sa démarche.
– Eh bien, on dirait que le courant passe entre vous deux !
– Ne dis pas de bêtises, répondis-je faussement inintéressé.
– Des bêtises ? Tu as vu comment elle t’a regardé ?! Quant à toi, on aurait cru voir un dessin animé de Tex Avery tant ta langue pendait !
Nous éclatâmes de rire devant l’allusion, puis passâmes rapidement à un autre sujet de conversation. Toutefois, je n’avais qu’une hâte : que la serveuse revienne très vite. Mais ce ne fut qu’une dizaine de minutes plus tard, qu’elle se représenta à nous avec nos entrées. S’agenouillant à ma droite, elle posa d’abord les assiettes l’une après l’autre sur la table basse et, chaque fois qu’elle se courbait, le haut de son kimono s’échancrait suffisamment pour que je puisse entrapercevoir la naissance de sa poitrine.
– Je vous souhaite un bon appétit, nous dit-elle avec un large sourire.
– Excusez-moi ! Puis-je vous poser une question indiscrète ?
– Tout dépend du degré d’indiscrétion, me répondit-elle.
Je me sentis subitement rougir, soudainement fortement intimidé à l’idée de poser ma question. Pourtant, habituellement, je me débrouillais plutôt bien avec la gente féminine, mais, cette fois, j’étais comme redevenu un adolescent face à son premier émoi.
– J’aurais voulu connaître votre prénom, finis-je pas dire d’une voix rauque.
– Cela ne me semble pas trop indiscret. Je me prénomme Lucia.
– C’est très joli. Vous êtes italienne ?
– Ma grand-mère l’était. Et vous ?
– Non, pas d’italien dans ma famille.
– Je voulais dire comment vous appelez-vous, dit-elle en éclatant de rire.
– Pardon, répondis-je confus. Je m’appelle Fabrice.
– Ravie de vous connaître, Fabrice.
– Le plaisir est partagé, mademoiselle.
– Madame !
En temps normal, lorsqu’une femme me faisait savoir qu’elle n’était pas libre, je passais tout simplement mon chemin et jamais je n’avais ressenti ce pincement au cœur, ce goût amer de la déception.
– Votre mari est bien chanceux, m’entendis-je dire d’une voix sourde.
– Et vous, vous êtes un flatteur, monsieur. J’aimerais beaucoup continuer à discuter avec vous, mais le chef de salle risque de ne pas apprécier que je me concentre uniquement sur vous, oubliant les autres tables dont j’ai la charge.
– Bien sûr. Loin de moi l’idée de vous attirer des ennuis.
– On se revoit pour le plat principal ! ajouta-t-elle avant de se relever et de partir vers d’autres convives.
A partir de cet instant, il me fut presque impossible de me concentrer sur mon repas, pas plus que sur les mauvaises plaisanteries de mes collègues. Je passai mon temps à chercher Lucia du regard, tandis qu’elle servait les autres tables, faisant des allers retours incessants de la salle aux cuisines. J’étais de plus en plus admiratif devant les courbes de son corps si bien dessinées par le kimono. En se resserrant au niveau des chevilles, le vêtement l’empêchait de faire de grands pas, mais lui donnait une démarche gracieuse, presque princière ; j’aurais voulu avoir le pouvoir de télékinésie afin de l’obliger à me regarder, à me sourire encore une fois, à s’intéresser à moi, mais je n’avais rien de tel. Cependant, une partie de mon souhait se réalisa : alors qu’elle s’occupait d’une tablée voisine à la nôtre, ses grands yeux verts se plantèrent enfin sur moi, me fixant avec une lueur étrange durant quelques secondes. Elle finit par m’adresser un sourire furtif, puis repartit à ses occupations.
Mon cœur chavira totalement et mon esprit s’enflamma, donnant une multitude d’interprétations à ce regard et ce sourire discret. Mes mains étaient devenues moites, ma gorge sèche et je commençais à me demander si je n’étais pas en train de perdre la tête : ce que j’éprouvais subitement ressemblait, à s’y méprendre, à un coup de foudre !
Lorsque Lucia revint débarrasser notre table pour nous servir le plat principal, j’eus la sensation qu’un courant particulier passa entre nous. Bien qu’elle évita de croiser à nouveau mon regard, elle s’était agenouillée très près de moi et son corps frôla le mien à plusieurs reprises alors qu’elle se penchait, beaucoup plus que nécessaire, pour prendre ou poser des assiettes. A chacun de ses mouvements, le haut de son kimono semblait vouloir s’ouvrir un peu plus et je crus deviner que seul le fin tissu de soie recouvrait ses seins qui me semblaient bien ferme.
J’espérai que le nœud de la ceinture se défasse, faisant s’ouvrir entièrement le kimono, mais il était bien fait et Lucia repartit aux cuisines sans que rien ne se soit passé, si ce n’est au niveau de ma ceinture où une belle érection avait vu le jour.
– Messieurs, fis-je après m’être raclé la gorge, je vous abandonne quelques minutes : une envie pressante !
Ils éclatèrent de rire, faisant sans doute leurs propres interprétations de mon envie pressante. Quelque part, ils n’avaient pas tout à fait tort car je n’avais aucune envie de me rendre aux toilettes. A force d’observer les allées et venues de Lucia, j’avais fini pas situer l’endroit où devaient se trouver les cuisines du restaurant, endroit vers lequel je me dirigeai d’un pas plus ou moins assuré. Ma raison avait beau me dire que j’étais en train de faire n’importe quoi, je ne pouvais résister à cette autre petite voix qui me soufflait de retrouvait ma belle geisha aux yeux verts et lui dire… Lui dire quoi ? Je suis prisonnier de votre charme ? Vos yeux m’ont ensorcelé ? Votre corps me fait vibrer ?… En fait, je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais bien pouvoir lui dire, alors que je franchissais déjà les portes battantes.
Je me retrouvais dans un grand couloir où voletaient quelques membres du personnel de salle et de cuisines et repéra très vite celle que je cherchais. Elle me vit aussitôt et ne sembla pas surprise ; elle dit quelque chose à l’un de ses collègues et vint ensuite me rejoindre en affichant un grand sourire.
– Je prends ma pause maintenant, me dit-elle. Suis-moi !
Encore plus troublé par le brusque tutoiement, j’emboîtai silencieusement le pas de Lucia, ayant beaucoup de mal à détacher mes yeux de sa croupe qui dansait au rythme de ses pas. Après avoir traversé deux longs couloirs, nous nous retrouvâmes dans une petite salle devant servir de salle de pause pour le personnel. Sans dire un mot, ma belle geisha se lova à moi, posant une main ferme à l’endroit où se déformait mon pantalon.
– Je suis flattée, me dit-elle.
– Flattée ?
– Oui : j’aime me savoir désirer !
Ne sachant que répondre, je voulus l’embrasser, mais elle se déroba à mon baisant à s’agenouillant devant moi. Ses grands yeux verts figés sur les miens, elle dégrafa ma ceinture et fit descendre mon pantalon aux chevilles. Elle se saisit ensuite des deux baguettes plantées dans son chignon et ses cheveux retombèrent en cascades jusqu’au-dessous de ses épaules.
– Bon sang ! m’exclamai-je. Comment ne pourrait-on pas te désirer ? Tu es d’une beauté à couper le souffle !
– Silence, monsieur le flatteur, répondit-elle en souriant. Descends ton caleçon !
Je m’exécutai aussitôt, libérant ma verge qui se mit fièrement au garde-à-vous. Lucia commença à la caresser avec l’une de ses baguettes ; son visage était suffisamment proche pour que le souffle de sa respiration vienne titiller mon gland. La deuxième baguette vint aider la première.
Tout d’abord surprenant, le massage très particulier finit, peu à peu, par me rendre fou de désir, me faisant ressentir des choses totalement différentes de ce que je pouvais éprouver lors d’une masturbation classique. Bien que les surfaces en contact avec ma verge fussent peu importantes, le plaisir n’en était pas moins fort, bien au contraire. Lucia faisait monter et descendre ses baguettes tout en leur imprimant un mouvement de piston horizontal, s’arrêtant à la limite de la collerette ; des milliers de petites décharges agréables envahissaient le creux de mes reins et tout s’amplifia encore plus lorsque sa langue entra en jeu.
Comme pour un cornet de glace, elle se mit à lécher goulument mon gland, tournant autour de lui, donnant de petits coups de pointe sur l’urètre pour en récupérer le liquide qui s’en échappait. Les baguettes continuaient leur divin massage à un rythme très lent ; mon sexe me paraissait devenu aussi dur que de la pierre ; mes bourses, incroyablement gonflées, ne m’avaient jamais paru aussi lourdes. Lucia ne cessait de me fixer droit dans les yeux, comme si elle pouvait y lire les différentes phases du plaisir qui traversaient mon corps à grande vitesse. J’avais la nette impression d’être dominée par elle, d’être un jouet entre ses mains, ses baguettes.
Je sentais venir l’orgasme, comme une vague se formant au creux de mes reins. J’aurais voulu qu’elle accélère ses mouvements, qu’elle me prenne dans sa bouche, mais elle n’en fit rien, allant même jusqu’à s’arrêter lorsque j’essayai de donner des coups de reins pour aller plus vite à ma libération.
La gorge sèche, le cœur battant à tout rompre, je me mis à gémir en sentant mes testicules se rétracter comme si elles allaient pénétrer dans mon bassin. Mes jambes se raidirent, mes poings se fermèrent violemment tandis qu’un raz-de-marée se déchaînait dans mon corps. Ma verge sembla vouloir doubler de volume, avant de cracher le premier jet de sperme qui me fit hurler de plaisir.
– Nom de Dieu ! ne pus-je m’empêcher de crier entre deux râles.
Secoué par de forts tremblements, je me répandis sur le visage de Lucia, un peu n’importe comment, avant de tomber lourdement à genoux, haletant, en sueur, vaincu par un orgasme sans pareil.