C’était en fin d’après-midi et notre petit groupe, la dernière reprise, regagnait au pas les locaux du club. Arrivés dans la cour nous avons mis pied à terre et chacun, chacune, tenant son cheval par la bride, nous sommes dirigés vers les box.
J’ai longuement brossé, caressé, lustré, ma jument favorite, tout en lui racontant des histoires qu’elle écoutait d’une oreille distraite. Puis j’ai nettoyé et rangé le matériel aux râteliers et me suis dirigée vers la sortie.
Passant devant une porte entrouverte, j’ai entendu un drôle de bruit. Comme de petits gémissements allongés et réguliers. Intriguée, j’ai poussé la porte et me suis dirigée vers le coin d’où provenaient ces bruits. Et j’ai vu, stupéfaite, la nouvelle monitrice occupée à une activité qui n’avait rien d’équestre.
Je l’appellais la nouvelle faute de connaître son nom. Elle travaillait au club depuis une dizaine de jours à peine. C’était une femme brune, dans les trente cinq ans, pas très grande mais bien bâtie, sportive et râblée. Elle se tenait debout, adossée à une cloison, nue en dessous de la taille. Par terre à côté d’elle étaient jetées sa culotte de cheval et une petite culotte de dentelle blanche. Elle avait gardé ses bottes aux pieds, sans doute pour ne pas être pieds nus dans la paille. Debout, les jambes écartées, les genoux légèrement fléchis, elle avait une main passée dans son entrejambes et se masturbait avec énergie.
Gênée de mon indiscrétion, je m’étais figée, silencieuse. Elle ne m’avait pas vue, toute concentrée sur son plaisir, les yeux mi clos et la bouche à demi ouverte. C’est lorsque j’ai commencé à reculer pour partir le plus discrètement possible que quelque chose a du éveiller son attention. Elle a tourné brusquement la tête, sa main active s’est figée, ses yeux se sont braqués sur moi.
Surprise, je suis restée quelques secondes interdite, hésitant entre me confondre en excuses ou partir en courant. Mais elle ne m’a pas laissé le temps de choisir, en trois bonds elle était sur moi, m’agrippant aux épaules et me secouant comme un prunier. Les yeux brillants de colère elle répétait en boucle « Qu’est-ce que tu fais là, mais qu’est-ce que tu fais là ? ».
Piteusement, je balbutiais un mélange d’excuses et d’explications peu convaincantes. Elle s’est placée derrière moi, m’a bloqué les bras dans le dos. J’ai essayé de résister mais elle était nettement plus forte que moi. Sans ménagements elle m’a poussée, plaquée contre la cloison. D’une main elle a attrapé une longe accrochée là, m’a bloqué les poignets en croix au creux des reins et a noué de plusieurs tours.
Elle m’a reprise aux épaules et m’a poussée, adossée à un poteau. D’abord surprise de la brusquerie de sa réaction, je reprenais mes esprits et commençais à protester. Elle a attrapé une sangle de cuir qu’elle a prise à deux mains, me l’appliquant sur la glotte. Tout en maintenant une légère pression, elle me fixait, les yeux dans les yeux, son front collé au mien. « Tu vas te taire, je ne veux plus t’entendre. Tu te tais, compris. Je déteste les curieuses, je déteste l’indiscrétion. »
Je restais immobile, tranquille, bloquée contre le poteau. Et je n’avais pas envie que cette folle m’étrangle, car elle était folle évidemment, une réaction aussi violente pour si peu. Enfin si peu, peut-être par pour elle; à l’évidence elle n’appréciait pas cette intrusion dans sa sphère privée.
Elle m’a passé la sangle autour du cou, emprisonnant le poteau, fermant la boucle, pas assez serrée pour m’étrangler mais suffisamment pour me maintenir la nuque contre le bois du pilier. Elle s’est reculée un peu pour me regarder de la tête aux pieds. Je la regardais également, dans sa tenue pour le moins étrange, simplement vêtue de son débardeur taché de sueur et de ses bottes.
Elle est revenue contre moi, les yeux toujours emplis de colère. « Je dé-teste les curieuses ! ». Elle répétait, en hachant les syllabes, tout en déboutonnant mon chemisier du col au nombril. Elle a troussé, presque arraché, les bonnets de mon soutien-gorge. J’ai poussé un gémissement de douleur lorsqu’elle m’a pincé les tétons entre ses doigts, serrant et secouant pour ponctuer ses mots, « Je dé-teste l’in-dis-cré-tion et tu vas la re-gret-ter ! ».
Elle s’est dirigée vers le râtelier et, après quelques secondes d’hésitation, a décroché un long fouet de travail. Se retournant vers moi elle l’a fait claquer par deux fois au sol, soulevant un petit nuage de poussière et de brins de paille.
J’étais tétanisée d’angoisse, elle était folle, folle, folle. Je me suis mise à crier « Au secours, quelqu’un ? Au secours » .
Bien m’en a pris. Une dizaine de secondes plus tard j’ai vu avec soulagement la porte s’ouvrir et apparaître la tête du patron du club équestre. Il m’a d’abord regardée, sanglée au poteau, la poitrine à nu. Puis, avec un air passablement surpris, il a regardé sa monitrice, à demi nue, un fouet à la main.
– Qu’est-ce qui se passe ici ?
Tranquillement, d’un ton tout à fait cordial, elle a répondu :
– Oh rien, rien du tout. Nous avons juste une petite conversation d’ordre privé.
Il a hoché la tête, froncé un peu les sourcils, s’est contenté de lâcher un « Ah bon » avant de refermer la porte et de disparaître.
Avec un sourire de triomphe elle est revenue à moi. « Alors, tu as compris ? Inutile de crier, maintenant tu vas te taire et faire tout ce que je te dirai. C’est compris ? ». J’ai miaulé quand elle m’a repincé un téton entre ses doigts, j’ai balbutié des oui à n’en plus finir, je n’avais guère de choix.
« Je vais te libérer. Mais d’abord… »
Elle est allée à la porte, l’a fermée de deux tours de clé, a enfoui la clé dans son sac de sport posé dans un coin. Revenue vers moi elle a débouclé la sangle qui me bloquait le cou, m’a fait pivoter pour me délier les mains. Elle a reculé de deux pas, a ramassé son fouet et l’a fait encore une fois claquer au sol. « Maintenant tu te déshabilles, entièrement ! »
J’ai fait le parti de la résignation, faute de mieux. Surtout ne pas la contrarier en quoi que ce soit, d’autant qu’elle tenait un argument redoutable. J’ai terminé d’ôter mon chemisier, dégrafé mon soutien-gorge. J’ai enlevé mes bottes, chaussettes, pantalon, fait glisser ma culotte. J’ai fait un petit tas de mes vêtements.
De la pointe de son fouet elle a désigné mes bottes. « Remets les, ne reste pas pieds nus, et retourne contre le poteau. » . Je me suis rechaussée et suis retournée m’adosser au pilier, le ventre serré d’appréhension. Elle m’a regardée, m’a détaillée, un long moment sans dire un mot. Des yeux je suivais son regard, me demandant quelle lubie allait lui passer par la tête.
– Dis moi, tout à l’heure quand tu me regardais, tu y a pris plaisir n’est-ce pas ?
J’ai hésité à répondre, partagée entre l’envie de dire non, au risque de la contrarier, et l’envie de dire oui, au risque de raviver sa colère. J’ai vaguement grommelé quelque chose d’indistinct, avec un léger mouvement de tête qui pouvait être oui et non.
– Et bien à mon tour de me régaler ! Mets toi accroupie, sans quitter le pilier !
Lentement j’ai fléchi les genoux, me suis baissée en posture accroupie, les fesses et le dos contre le bois du poteau, sans la quitter des yeux. Je devinais où elle voulait en venir.
– Ecarte les genoux ! Encore ! Plus que ça ! Encore !
Le fouet ponctuait chaque ordre d’un claquement sec. Je me tenais très droite pour garder mon équilibre, les cuisses largement écartées. Je voyais son regard dirigé droit sur ma vulve, exposée, béante.
– Caresse toi !
Je m’y attendais. Lentement j’ai porté une main à mon sexe, glissé deux doigts entre mes lèvres et entamé un lent mouvement de va et vient.
Claquement du fouet, petit nuage de paille !
– Pas comme ça ! Ta main gêne la vue. Débrouille toi autrement, je veux tout voir.
J’ai posé mes deux mains aux plis de l’aine, tirant sur mes lèvres pour les écarter. Avec précaution j’ai glissé les index sur les côtés de mon clitoris, le massant, le pressant, sans le masquer. Ca a eu l’air de lui convenir. Elle m’examinait avec une expression satisfaite. Elle est même allée à son sac pour y prendre un petit appareil photo. Elle a pris plusieurs clichés, se rapprochant de plus en plus.
Je poursuivais ma caresse avec lenteur et application. En temps normal j’aurais sûrement trouvé la manoeuvre délicieuse, mais dans ce contexte j’étais dans un tel état d’angoisse qu’il ne lui prenne l’envie de me zébrer brusquement que je me trouvais bien loin de toute idée de jouissance. Je craignais même qu’elle ne le détecte et reparte sur un accès de colère.
Elle l’a détecté, s’est mise à ironiser :
– Dis donc, ça ne semble pas t’émouvoir plus que ça ! Pourtant tu es très excitante ainsi. Mais j’ai peut-être de quoi t’aider.
Elle est retournée fouiller dans son sac et, revenue vers moi, m’a tendu un godemiché. Alors que je levais une main pour le saisir, elle s’est ravisée. « Non, pas celui ci ! »
Retour à son sac, retour vers moi avec un autre, nettement plus gros et pourvu de picots de latex. Je l’ai pris, l’ai porté à mon entrejambes et, les yeux fermés, je l’ai poussé à l’entrée de mon vagin. Il était un peu trop gros pour moi et je peinais à l’introduire.
Le fouet a claqué et elle m’a dit, d’un ton impatienté « Lèche le, idiote, sinon tu ne parviendras pas à le faire entrer ! »
Je l’ai porté à ma bouche, l’ai sucé consciencieusement pour bien l’enduire de salive. Elle recommençait à prendre des photos. Je l’ai à nouveau porté à mon sexe, j’ai pris une longue inspiration en serrant les dents et l’ai lentement poussé des doigts. Je l’ai senti rentrer…
– Allez, à fond, bien à fond ! Et pas comme ça, je ne veux pas de main qui cache la vue !
J’ai glissé une main sous ma cuisse, à la naissance de la fesse, pour pouvoir attraper l’objet par derrière. Je l’ai poussé encore, du plus que je pouvais, jusqu’à ce que seule la base ne dépasse. De mon autre main j’ai repris ma caresse latérale, laissant mon clitoris apparent entre mes doigts.
Elle se régalait, visiblement, l’air réjouit, prenant cliché sur cliché. De temps en temps elle braquait l’objectif sur mon visage, ravie de mon air de confusion honteuse de cette pantomime obscène. Puis elle a posé son appareil pour porter une main à son sexe, est venue se planter debout devant moi, le ventre à quelques centimètres de mon visage.
– Tu aimerais me lécher, n’est-ce pas ? Dis-moi que tu aimerais.
Non, je n’en avais pas la moindre envie, mais décidée à ne la contrarier en rien qui pourrait me valoir un souvenir très cuisant, j’ai dit oui, j’ai avoué, tout ce qu’elle voulait.
Elle s’est reculée avec un petit rire.
– Et bien moi je n’en ai pas envie. Tu ne me mérites pas. Continue à te tripoter, cela me convient. Et attention au gode, je te préviens que si tu le laisses tomber, si tu le perds, c’est moi qui te le remets ! Et dans le derrière ! J’entends déjà tes cris…
Et elle s’est remise à se masturber. Elle avait repris la position dans laquelle je l’avais surprise, adossée à la cloison. Mais cette fois ses yeux n’étaient pas dans le vague mais fixés de manière précise sur le spectacle qu’elle s’offrait à mes dépends.
Dans l’état d’énervement excité dans lequel elle se trouvait, je n’ai pas eu trop longtemps à attendre. Elle s’est raidie, avec un petit cri, puis sa main est retombée. Elle est restée quelques instants haletante.
Lorsqu’elle a retrouvé ses esprits, son visage avait une expression très froide. Du doigt elle m’a montré mon tas de vêtements :
– Maintenant tu me laisses. Tu te rhabilles en vitesse et tu disparais, hors de ma vue. Ah, tu me rends mon matériel aussi…
Je ne me le suis pas fait dire deux fois. Avant qu’elle ne change d’avis j’ai sauté dans mes vêtements, lui ai rendu son accessoire, ai pris la clé de la porte qu’elle me tendais. Au moment où je sortais j’ai entendu, dans mon dos :
– Je trouverai ton adresse e-mail dans le fichiers des membres, comme ça je t’enverrai les photos souvenirs. Et, à samedi prochain peut-être…